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Cofiroute choisit le vocal pour aider les automobilistes

La société autoroutière privée Cofiroute a mis en place un système de reconnaissance vocale pour son service d'informations routières en temps réel.

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Deux raisons essentielles ont motivé la mise en place d'un système de reconnaissance vocale par Cofiroute. La première est une tradition d'innovation en matière d'information autoroutière, puisque c'est Cofiroute qui a lancé il y a quinze ans Autoroute FM, la première radio autoroutière française. Mais ce média de type “broadcast” délivre la même information à tout le monde. La seconde raison, c'est la volonté de Cofiroute de délivrer des informations différentes selon les types de clientèles. « Nous avons deux types de clients. Ceux qui empruntent l'autoroute de temps en temps et ceux qui viennent quotidiennement. Pour ces derniers, nous avons développé le service Traffic-One d'informations en temps réel », précise Bernard Matyjasik, directeur du service nouvelles technologies. Ce service, focalisé sur l'Ile-de-France, permet aux automobilistes d'accéder à ces informations via leurs téléphones portables. Il a été imaginé en 1999, quand les kits mains libres étaient encore autorisés. Depuis, les études ont montré que téléphoner au volant était dangereux en toutes circonstances, donc Cofiroute conseille fortement à ses clients de s'arrêter pour consulter Traffic-One. Le système est fondé sur le logiciel de reconnaissance vocale SpeechPearl de SpeechWorks (ScanSoft), en entrée, et sur les synthèses vocales d'Elan et Babel en restitution. Il s'appuie sur la plate-forme Orateur-2, développée par la société Eurekasoft, capable de gérer 200 appels simultanés. Actuellement, le système enregistre de 70 à 100 000 appels par mois. On peut aussi accéder au service depuis un téléphone fixe, avant de se rendre sur l'autoroute, par exemple. En effet, Traffic-One informe sur les conditions de circulation dans une zone donnée, mais peut aussi calculer un itinéraire personnalisé. Cofiroute a d'abord réalisé un benchmark des solutions existantes avec l'aide de Monaco Télécom. A l'époque, ce sont les solutions de Philips Speech Processing (racheté depuis par ScanSoft) pour la reconnaissance vocale et d'Elan et Babel pour le TTS qui ont été retenues, Eurekasoft ayant fourni l'environnement de développement. Onze serveurs supportent chacun sept moteurs de reconnaissance vocale en ligne, un autre serveur contient la base de données cartographiques de NavTech pour le calcul d'itinéraire. « Il ne s'agit pas véritablement d'une aide à la navigation, mais d'informations sur le trafic afin de gagner du temps », précise Bernard Matyjasik. Traffic-One est aujourd'hui référencée sur les portails vocaux de SFR (555) et Bouygues (860) et devraient l'être bientôt sur celui d'Orange. Le directeur des nouvelles technologies de Cofiroute estime que « le produit est bon mais il existe peu d'équipes de développement capables de faire un service qui fonctionne en langage naturel. C'est pourquoi on ne dit pas “je”. C'est bien une machine qui est face au client. » Or, sur l'Ile-de-France, le nombre de noms à mémoriser est énorme. D'où le recours à des mots-clés. L'arborescence est à trois niveaux (Ile-de-France, province, week-end), dès la racine du système. En cas d'environnement bruyant, dès le premier échec, le système bascule sur le DTMF. C'est l'efficacité qui est recherchée : « Notre but n'est pas de prouver que l'on sait faire de la reconnaissance vocale, mais de délivrer un service », insiste Bernard Matyjasik. C'est pourquoi Cofiroute a beaucoup travaillé sur l'ergonomie avant de lancer Traffic-One. Sur ce sujet, Bernard Matyjasik propose de suivre quelques principes ergonomiques : pas de langage naturel, une aide en ligne à tous les niveaux de l'arborescence, passer au DTMF dès le premier échec de reconnaissance, et utiliser des systèmes de détection de bruit. Pour le directeur des nouvelles technologies chez Cofiroute : « La technique n'est qu'un support. L'objectif est de délivrer un service au client. »

Patrick Cappelli

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