Cinq serveurs vocaux interactifs à la loupe
Quel que soit le réseau utilisé - RTV, vidéotex, audiotel, Numéro Vert, Indigo, Internet... - le serveur vocal interactif (SVI) est souvent le premier maillon de la chaîne de télécommunication. Lorsqu'un appel y aboutit, soit il le dirige vers le centre d'appels, soit il tente de répondre à la question posée. Analyse des caractéristiques techniques de cinq serveurs vocaux interactifs représentatifs de l'offre sur le marché.
« Le serveur vocal est une pièce maîtresse du centre d'appels, explique
Laurent Brault, responsable grand comptes de MG2. C'est un média de
communication. Le SVI "tient" le RTC ou le réseau Numéris et peut servir de
passerelle avec tous les types de réseaux. » Première utilisation du SVI :
l'accueil téléphonique, avec reroutage vers le correspondant désiré ou sur sa
boîte vocale. Le moyen pour un client de joindre son interlocuteur sans perte
de temps. Mais, très vite, le SVI a dépassé ce rôle. En effet, la frontière
entre les télécommunications et l'informatique est de plus en plus ténue. Et le
SVI devient l'interface entre des appels et un réseau de télécommunications ou
informatique. « Sachant, par exemple, que 90 % des appels de clients vers leur
banque ont pour motif une consultation de compte, nous avons développé des
solutions permettant de traiter ces demandes sans intervention humaine »,
déclare Francine Gaillard, responsable de la communication de Prosodie. Pour ce
faire, le SVI identifie le client en lui demandant de composer un code
confidentiel. Il a accès à la base de données contenant l'historique des
opérations du client. Il associe ces chiffres à une base de données vocale
contenant ces chiffres préalablement vocalisés par des comédiens. Mais, à tout
moment, le client peut avoir accès à un conseiller "humain", situé dans
l'agence ou encore dans un centre d'appels qui pourra être situé à des
centaines de kilomètres du client, sans que celui-ci s'en aperçoive. Cette
solution permet d'alléger les flux d'appels vers les agences. « On arrive à
diviser les coûts de traitement d'appels par 15 », ajoute François
Porcheron-Lucas, responsable du département banques et tertiaire chez
Prosodie. « L'avenir, ce sont les réseaux intelligents, ajoute Laurent Brault.
Lorsqu'un appel arrive vers un téléacteur, celui-ci sait qui l'appelle et la
fiche client "monte" automatiquement. Mais le serveur vocal pourra aussi
rappeler automatiquement le client lorsque le conseiller sera disponible. »
Beaucoup de services sont encore en gestation : des réductions dans le coût des
communications lorsque le correspondant acceptera de voir sa communication
interrompue par un message publicitaire ; la possibilité de faire cesser les
"appels malicieux", par un rappel automatique signifiant à l'importun qu'on
sait qui il est, et qu'on peut l'empêcher de nous déranger... La technologie
est prête, reste à trouver les applications et le matériel correspondant à sa
problématique.
SmartPhone de Cyrtel
Destiné aux
PME-PMI, le SmartPhone proposé par Cyrtel fonctionne en environnement Windows
95, NT et Dialogic. Il est proposé en version 2, 4, 8, 16 ou 32 lignes. Le
développement des applications se fait d'une manière intuitive, en manipulant
des icônes représentant des fonctions types - décrocher, écouter, enregistrer,
appuyer sur une touche, transférer l'appel, envoyer un e-mail ou un fax... En
couplage téléphonie-informatique (CTI), il permet d'identifier les clients et
de faire monter leur fiche vers l'opérateur.
Serveur Intuity "Conversant" V 6.0 de Lucent Technologies
Son contrôleur est un
Pentium disposant de 128 Mo de Ram, d'un disque dur de 2 Go et d'une unité de
sauvegarde en option. Il gère jusqu'à 96 ports en appels entrants et sortants.
Tournant sous système Unix, il dispose d'une base de données Oracle. Il utilise
une fonction de reconnaissance vocale (mots complets ou suites de phonèmes). Un
générateur d'applications, le "Script Builder", permet d'écrire, de réaliser
les applications de façon intuitive et de faire appel à des routines écrites en
langage C. Enfin, le système peut recevoir, stocker, émettre... des fax.
Omnivox/NT de AxelCom
Ce serveur vocal pour ordinateur
PC Pentium ou Alpha de Digital, tourne sous Windows NT. Il utilise des cartes
Dialogic. Son interface graphique, qui a recours aux concepts de
"Copier/Coller" et "Drag and Drop", permet de concevoir une application en
dessinant son arborescence, sans compilation. Il peut gérer 48 lignes
analogiques et 60 lignes numériques. Il gère l'accueil, le transfert d'appel,
les files d'attente, la notification et les statistiques en ligne, la
messagerie vocale, la notification sur téléphone, l'alphapage (par messagerie
électronique ou par fax). Il s'interface avec des bases de données SQL ou
DBase.
SVI V3.6 et 4.0 de MG2
Tournant sous Windows NT
ou Unix (SCO, HP UX, AIX, Solaris, At&T Unix Release V, Dec Alpha..), ce
serveur peut supporter de 4 à 240 portes vocales en architecture mono-serveur.
Il permet de gérer des applications audiotex, standard automatique, fax,
répondeur avec messagerie vocale, routage d'appels, cartes pré-payées
rechargeables. Il permet aussi la téléphonie sur Internet avec la fonction
"Voice and fax over IP". Le routage se fait selon le type de l'appel, l'appelé,
l'appelant, la plage horaire, le nombre de canaux utilisables. Le développement
des applications se fait en langage objet.
Voxiscom Pro de Com6
Serveur d'accueil vocal de 2 à 28 accès, il tourne sur un PC
Pentium sous Dos 6,22, Windows 3.1, 95 ou NT. Il offre des fonctionnalités de
messagerie vocale, de borne d'information, de standard automatique, de gestion
de files d'attente, d'automate d'appels, jusqu'à la téléphonie assistée par
ordinateur ou le routage vers un centre d'appels. Il peut comporter jusqu'à 2
000 boîtes vocales. Le générateur d'applications permet de construire les
arborescences à l'aide d'un ensemble d'outils pré-définis. Le logiciel de
gestion est accessible avec un mot de passe selon trois niveaux de
confidentialité.
Le cas
SNCF : un réseau virtuel d'entreprise sur GSM « Je voulais créer un réseau radio d'entreprise virtuel permettant de relier le réseau privé de la SNCF avec un réseau GSM », explique Alain Lagarde, responsable des télécommunications de la région Paris-Sud-Est de la SNCF. Il fallait évidemment sécuriser ces accès, afin de le réserver aux seuls personnels de la SNCF. Pour ce faire, Alain Lagarde a eu recours au Serveur Vocal Voxiscom Pro de la société Com6. Le résultat : S.A.G., un serveur d'accès GSM. Depuis avril 1997, tous les cheminots de la région Paris-Sud-Est et les postes de commandement communiquent entre eux en composant les numéros à 6 chiffres du réseau SNCF, sans savoir quel réseau ils utilisent, le serveur se chargeant du reroutage automatique des appels. Le système permet d'appeler le correspondant soit en composant son numéro propre au réseau de la SNCF, soit en composant le numéro du train - la numérotation fonctionnelle - où se trouve le contrôleur, une fonction réalisée à titre expérimental sur le serveur de Com6. Forte de cette innovation, réalisée en interne, la Direction de la SNCF a lancé un appel d'offres afin de permettre aux 7 000 contrôleurs de communiquer entre eux en utilisant la "numérotation fonctionnelle".