Call Center Alliance : la Bourse pour accompagner la croissance
En choisissant d'introduire Call Center Alliance au Nouveau Marché, Bernard Caïazzo entend accélérer le développement de son groupe, tant sur le plan géographique que technologique. Sans oublier la crédibilité nécessaire pour conquérir de nouveaux grands comptes.
C'est le 15 novembre dernier que Call Center Alliance devait faire son
entrée au Nouveau Marché de la Bourse de Paris, en mettant à disposition du
public 20 % de son capital, provenant exclusivement d'une augmentation de
capital (soit une levée de fonds d'environ 100 MF pour une société valorisée
plus de 400 MF). « Nous sommes le premier "pure player" de l'externalisation de
centres d'appels à nous introduire en Bourse », commente Bernard Caïazzo,
président du groupe. Né en 1994, avec le rachat de Quali-Phone, Call Center
Alliance, est aujourd'hui fort de six filiales. Quatre en France : Quali-Phone
(téléservices), CCA Solution (formation), CCA Ressources (délégation de
personnel en travail temporaire) et Web Call Center (marque déposée il y a deux
ans...), chargée d'intégrer les applications liées à Internet dans les
prestations du groupe. Et deux en Europe : Direct Dialog, première agence
indépendante de télémarketing britannique, rachetée en octobre dernier, et CCA
Benelux, créée en août par implantation directe. Le tout représentant, au 30
juin 2000, un chiffre d'affaires pro forma de 27,2 millions d'euros (178 MF ; +
50 % / à l'exercice 98-99), dont 6,5 pour Direct Dialog, et, au 1er novembre
2000, 725 stations de travail sur six sites et plus de 900 collaborateurs
équivalent temps plein. Par ailleurs, depuis 1999, des accords de partenariat,
non capitalistiques, ont été noués avec des sociétés de téléservices en
Allemagne, Espagne, Italie et Suède. « Notre objectif est de figurer dans les
années qui viennent dans le Top Five européen, indique Bernard Caïazzo. En
constituant désormais un réseau capitalistique, passant notamment par des
acquisitions. Cette ambition est l'une des raisons qui motivent notre entrée en
Bourse. » Le développement européen devrait, outre les implantations, être
favorisé par l'accord de partenariat signé avec Solutions Centres d'Appels de
France Télécom, pour l'accompagnement en ressources humaines et "métier" de ses
sites en Europe. Si l'Europe est une priorité, l'Hexagone n'en est pas pour
autant négligé. Déjà présent à Paris (2 sites), Poitiers (2) et Rouen, Call
Center Alliance entend implanter d'autres sites dans des villes de taille
moyenne, « à la fois en raison de critères économiques et de qualité de vie »,
souligne Bernard Caïazzo. Autre objectif poursuivi par le groupe : intégrer
les nouvelles technologies. « Ce qui représente des investissements très
lourds, poursuit Bernard Caïazzo. Si aujourd'hui, une station de travail
"classique" revient à 40-50 000 F, une position équipée en nouvelles
technologies coûtera demain aux alentours de 100 000 F. » Dans le cadre de
cette stratégie, figure également la volonté de créer un axe
Paris-Londres-Francfort, dédié au traitement du web contact multilingue. La
poursuite de la conquête de grands comptes est également à l'ordre du jour. «
Il nous est arrivé de perdre des contrats, alors que nous avions remporté
l'appel d'offres, parce que nous n'avions pas de capacités financières
suffisantes, avoue Bernard Caïazzo. La Bourse devrait nous permettre de
remédier à ce genre de situation. » Enfin, à côté d'objectifs classiques de
notoriété et d'image, cette entrée en Bourse (introducteur Natexis Capital) a
également pour but de participer à la motivation des collaborateurs. 5 % du
capital, sous forme de stock-options, seront destinés à l'ensemble des salariés
du groupe, y compris les téléconseillers ayant plus d'un an d'ancienneté. « Il
est essentiel de faire de cette aventure, une aventure partagée, valant la
peine d'être vécue », estime Bernard Caïazzo qui, avec sa famille, détiendra
après introduction 74,7 % du capital ; le président de Direct Dialog, Kevin
Byrne, en détenant 5,3 %. Quant aux objectifs financiers, ils portent, au 30
juin 2001, sur 355 MF de CA, dont 100 pour les filiales étrangères. Avec pour
ambition d'atteindre plus de 860 MF à fin juin 2003.