Aviva, "le plus grand centre d'appels de la Creuse"
Lorsque Agnès Weissberg décide, il y a trois ans, de créer à Guéret sa
plate-forme commerciale à distance, elle n'a que 200 000 francs en poche. Le
premier exercice se soldera par un chiffre d'affaires de 700 000 francs.
Aujourd'hui, Aviva a réalisé un chiffre d'affaires de 2 MF en 2000 et vise les
3 MF pour 2001. Le tout autour d'une activité essentiellement axée sur de
l'émission d'appels et d'une équipe de 12 téléactrices, âgées de 22 à 40 ans.
Pour un turn-over nul. « En Creuse, il y a très peu de travail pour les femmes.
Ou alors jamais au-dessus du Smic. Moi-même, en arrivant ici, pour monter cette
société, j'ai divisé mon salaire par deux », précise la gérante d'Aviva. Les
téléactrices sont payées sur la base d'un salaire de 50 francs l'heure, soit 8
francs de plus que le salaire minimal. Plus primes, qui peuvent aller de 500 à
1 500 francs par mois. Pour l'encadrement, la rémunération se monte à 12 000
francs brut mensuels. Pas d'offre de travail pour les femmes, mais également
une demande assez limitée pour les quelques employeurs : « Il existe une et une
seule classe de BTS force de vente dans le département. C'est dire comme on
peut avoir du mal à recruter », relève Agnès Weissberg, qui a fait appel à
l'intérim, mais ne cache pas qu'elle se trouverait pour le moins désemparée
s'il fallait un jour, dans l'urgence, recruter une quinzaine de personnes.
Un peu d'Amérique à Guéret
Ce qui, même pour une petite
structure, même à Guéret, n'est pas exclu. Car Aviva, depuis ses terres
profondes, affiche un joli tableau de chasse : GDF, Fujitsu Siemens, France
Télécom Nantes, Primagaz... Et, tout dernièrement, le CFCE ou encore Air
Products pour un budget de 800 000 F. Comment une PME de la Creuse en
arrive-t-elle, contre les grandes marques nationales du télémarketing, à
convaincre un géant américain ? « Nous avons transformé Guéret en avantage
commercial, lance Agnès Weissberg. Les grands comptes sont de plus en plus
nombreux à ne plus se satisfaire des prestations des grandes sociétés de
télémarketing implantées, par la force des closes, dans les grandes métropoles.
Mine de rien, nous sommes le plus grand centre d'appels de la Creuse. Et nous
travaillons essentiellement pour des entreprises nationales sur des budgets
nationaux. » Il faut dire que le marché, s'il se limitait aux frontières du
département, serait un tantinet limité : 126 000 habitants dont 15 000 dans le
chef-lieu.