Atos Origin s'établit dans les Hautes-Pyrénées
Le groupe européen de services informatiques choisit Tarbes pour y installer son dixième centre de contacts client. L'implantation a été réalisée en des temps records grâce, notamment, à une forte mobilisation des acteurs locaux. Le site sera entièrement dédié à la gestion de la clientèle de l'opérateur mobile Itinéris.
Atos Origin a inauguré en janvier dernier son dixième centre de contacts
client à Tarbes dans les Hautes-Pyrénées. Le groupe européen de services
informatiques (27 000 salariés, 2,8 Milliards d'e en 1999), dont l'une des
activités concerne des prestations d'outsourcing (voir encadré) en direction
des grands comptes, renforce le dispositif mis en place pour France Télécom
Mobile Service (FTMS). Après le site de Reims, ouvert fin 1999, l'outsourcer a
pris possession d'un bâtiment de 1 800 m2 sur le Téléport de la communauté de
communes d'Ossun et traitera une partie des appels de la clientèle Itineris.
Faisant suite à une demande express de son client en pleine montée en charge,
Atos Origin a battu tous les records d'installation. Entre les premiers
contacts engagés à la fin du mois d'avril 2000 et la réception du premier
appel, début août, seulement trois mois se sont écoulés. Le tout comprenant,
d'une part, un réaménagement intégral des locaux et, d'autre part, le
recrutement et la formation du personnel. Une petite victoire pour le groupe de
services informatiques. Même si celle-ci doit être partagée avec les
collectivités locales qui, en concurrence avec des villes comme Rouen et
Bordeaux, ont dû faire preuve d'une certaine abnégation. « Les collectivités
doivent être prêtes à accueillir les entreprises et avoir le courage et
l'audace de construire sans avoir de clients », explique Josette Durieu,
sénateur, vice-présidente du conseil général des Hautes-Pyrénées et
instigatrice du dossier. Par ailleurs, les investissements consentis - 4,5
millions de francs pour le réaménagement des locaux (collectivités locales) et
2,5 millions de francs (Etat et Région) pour la formation de 250 personnes -
sans compter les aides à la création d'emplois consenties par l'Etat, sont à la
hauteur des enjeux économiques pour le département. « Les Hautes-Pyrénées ont
connu une suppression de 10 000 emplois en dix ans », note Jean-Louis Curret,
directeur du Centre européen des Technologies de l'Information en milieu Rural
(CETIR), qui ajoute « il est important de rénover le tissu industriel du
département et d'en modifier le type d'économie ».
142 personnes recrutées en moins d'un mois
Alors que la reconversion économique
du département est résolument en marche, l'organisme tient à être
l'interlocuteur privilégié des sociétés spécialisées dans les NTIC désireuses
de s'implanter dans la région. En l'occurrence, il l'a été pour l'outsourcer
tout au long de son installation. De son côté, Atos Origin n'a pas clairement
indiqué le montant exact de son investissement. Alors force est de constater
que les efforts financiers des collectivités locales, tant au niveau du
réaménagement des locaux que du recrutement, semblent avoir largement pesé dans
le choix du groupe européen de services informatiques. Pour exemple, l'ANPE
locale a délégué cinq de ses agents sur le dossier. En moins d'un mois, 142
personnes d'un niveau oscillant entre Bac et Bac + 2 ont été recrutées. « Nous
avions principalement deux critères à remplir. Le premier concernait les locaux
et une disponibilité immédiate. Le second consistait à rassurer Atos Origin sur
le bassin d'emploi », explique le directeur du Cetir. Dès lors, l'ANPE
identifie plus de 700 Bac + 2 et quelque 1 900 Bac à Bac + 2 inscrits en tant
que demandeurs d'emploi. De son côté, le groupe de services informatiques s'est
engagé à assurer la formation des nouveaux salariés. L'outsourcer justifie son
choix par la disponibilité immédiate des locaux et, par conséquent,
l'opportunité que représentait l'offre tarbaise. « Les salariés de province
font preuve d'un certain dévouement et d'une plus grande culture d'entreprise
», ajoute Hervé Guery, directeur du développement des centres de contacts
clients chez Atos Origin, comme pour mieux justifier le choix provincial et
insister sur le côté "fidèle" du personnel de province.
Effort sur le cadre de travail des salariés pour limiter le turn-over
Une
question d'actualité pour les acteurs du marché et des plus vitales pour la
qualité des prestations fournies. Un sujet sensible chez Atos Origin qui a
connu à la fin de l'année 1999 un mouvement social dénonçant les conditions de
travail sur deux de ses sites (Vineuil et Beaubourg, voir Centres d'Appels n°
14, p. 31). Mais aujourd'hui, rien de tel, rétorque-t-on chez Atos. « A
Vineuil, en 15 mois, nous n'avons connu que 4 % de turn-over. C'est-à-dire que
sur 500 personnes, nous n'avons eu que 20 départs », insiste Marie-Pia Ignace,
directrice générale des centres de contacts clients chez Atos Origin. Du coup,
un effort particulier a été porté sur le cadre de travail des salariés. Ainsi,
à Tarbes, les conseillers de clientèle ont une vue "imprenable" sur les
Pyrénées et se répartissent sur trois niveaux pour quatre plateaux représentant
220 positions de travail au total.
180 000 appels, 60 000 courriers, 3 000 mails par mois
« L'arrivée d'Atos Origin va
certes permettre de créer des emplois stables dans cette région où il y avait
de nombreux laissés pour compte. Mais objectivement, ce n'est pas un travail
facile. Les personnes sont regroupées en petits compartiments et il y a
beaucoup de bruit », s'inquiète un journaliste de la presse locale. Le site
devrait accueillir d'ici le mois de juin quelque trois cents personnes. A
l'heure actuelle, 205 salariés occupent les locaux dont 173 conseillers de
clientèle. L'activité s'organise autour de quatre pôles. Le premier, appelé URC
(pour Unité de la Relation Clientèle), reste le plus important. Il gère environ
60 % des 180 000 appels mensuels et regroupe 100 postes de travail sur deux
plateaux. Le second pôle, quant à lui, traite 20 % des appels reçus et
s'emploie à fidéliser les clients avec quarante positions. Le troisième prend
en charge les missions de recouvrement et de prévention des risques. Comme le
précédent, il reçoit environ 20 % du volume total des contacts et compte 40
postes. Enfin, 14 personnes présentes sur le pôle back-office ont pour mission
de répondre aux 60 000 courriers et 3 000 mails reçus chaque mois.
Une politique axée sur le développement des compétences des salariés
Deux salles de formation complètent le dispositif. Les
salariés suivent une formation durant 17 jours ouvrés, sanctionnée par des
tests de validation. L'objectif étant d'inscrire chaque conseiller de clientèle
dans un univers de multicompétence. Une personne assure la bonne marche de la
cellule. A noter que les superviseurs peuvent eux-aussi, le cas échéant et dans
une moindre mesure, apporter une instruction à leurs collaborateurs.
L'encadrement du nouvel ensemble regroupe au total 14 superviseurs et 4 chefs
de plateau. L'univers technologique du centre de contacts se constitue d'un
PABX Nortel, d'outils CRM et GED, ainsi que d'une base de connaissances
directement reliée à celle de FTMS. Une mise en commun qui devrait
s'agrémenter, dans les prochains mois, d'une mise en réseau virtuel de tous les
centres de contacts clients d'Atos Origin. Deux sites étant déjà
interconnectés, ceux de Vineuil et Paris. De plus, le groupe de services
informatiques devrait acquérir un outil CRM propre. Jusqu'à présent, et en ce
qui concerne le site de Tarbes, l'outil de front-office correspond à celui du
client FTMS.
L'activité centres de contacts client d'Atos Origin
L'activité de prestations de services du groupe Atos Origin regroupe déjà 10 centres de contacts client en France et génère un chiffre d'affaires de 87 millions d'euros (570 MF). Pour cette année, elle devrait engendrer la création de 1 000 emplois supplémentaires. Trois grandes familles de prestations sont couvertes par l'activité centres de contacts du groupe européen : le service client, l'assistance technique et les missions de télémarketing.