Assiste-toi, Netonomy t'aidera
Selon Forrester Research, les porteurs de téléphone mobile sont plus de 117
millions en Europe à avoir pris un abonnement chez les 150 opérateurs GSM du
continent. Par ailleurs, le jeu concurrentiel est devenu tel que, chaque année,
les opérateurs voient 15 à 35 % de leur clientèle partir chez des compétiteurs.
Et le marché, du moins dans les mois qui viennent, ne devrait pas emprunter les
voies de la stabilité. Les opérateurs GSM, qui vont avoir de plus en plus de
clients, et des clients de plus en plus volatils, vont se trouver confrontés à
deux difficultés majeures : la gestion d'un flux considérable d'appels et de
mails sur les centres de contacts d'une part, la fidélisation des abonnés
d'autre part. Pour ces entreprises, la question se pose déjà de manière
urgente de savoir comment délester leur service clients d'un flot de demandes à
faible valeur ajoutée. Demandes portant sur les changements de forfaits,
l'ajout de services ou la facturation et dont il faudrait pouvoir au maximum
automatiser le traitement. C'est de ce constat que sont partis John Ball et
John Hugues, deux anciens de Business Objects, pour fonder Netonomy, éditeur
entre autres d'un logiciel d'auto-assistance client sur le Web. Créée en
janvier 1999, la société emploie aujourd'hui plus de 70 personnes et compte des
bureaux à Londres, Rotterdam, Singapour, Stockholm. « La société a son siège
monde à Boston et son siège européen ainsi que ses activités de développement à
Paris, précise John Ball, son P-dg. Nous sommes en effet conscients que le
marché de la téléphonie mobile, sur lequel nous nous sommes positionnés, est
bien plus en avance en Europe qu'aux Etats-Unis. » Netonomy a passé des accords
de partenariat avec Sun Microsystems pour les plates-formes de développement,
Cap Gemini Ernst & Young et PricewaterhouseCoopers pour l'intégration, Tibco
Software pour l'infrastructure e-business en temps réel, Portal Software pour
la facturation, et SLPinfoware pour le predictive.
De grands noms du GSM déjà séduits
Il faut croire que Netonomy, qui a levé 70 MF,
n'a pas perdu de temps pour convaincre certains acteurs du marché. Parmi les
clients de la start-up : TIM, filiale de Telecom Italia, Mobistar, filiale
belge de France Télécom, ou bien encore Bouygues Telecom. Pour ces opérateurs,
la solution MyNetonomy (2.5 pour la dernière version) figure comme un vecteur
de réduction des coûts de gestion d'un centre de contacts, de limitation de la
désaffection client. Ce, pour la bagatelle de 500 000 euros en guise
d'abonnement. En fournissant une solution de communication automatisée entre
les entreprises et leurs abonnés (particuliers comme professionnels), Netonomy
permet aux premières de concentrer les prestations du service clients sur les
contacts à plus forte valeur ajoutée. « Si un opérateur comptant 5 millions
d'abonnés et recevant 100 000 appels par jour peut transférer ne serait-ce que
10 % des demandes sur MyNetonomy, il pourra réaliser une économie d'environ 12
millions d'euros par an », avance John Ball. Qui complète cette hypothèse
d'école par un calcul relatif celui-ci aux gains réalisés sur la rétention
clients : le même opérateur, avec ses 5 millions d'abonnés, pourra économiser
15 millions d'euros s'il réussit, grâce à l'e-assistance, à limiter de 1 % le
mouvement de désaffection de sa clientèle. « Par ailleurs, poursuit John Ball,
si 10 % de la facturation papier se transfère vers la facturation électronique,
notre opérateur économisera 7 millions d'euros. » Certes. Mais ne faut-il pas
entrevoir dans l'automatisation de la relation client un risque social pour les
effectifs des centres de contacts ? Que nenni, répond-on chez Netonomy : «
notre offre n'est en rien concurrente des centres d'appels et ne constitue en
aucun cas une menace. » Soit. Mais on voit mal comment une solution de ce type
- de même que les clones qu'elle ne devrait pas manquer d'inspirer - ne
constitue pas, inévitablement, un frein au développement de l'offre sur le
marché de l'emploi chez les opérateurs GSM.