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Amiens : vers les 1 500 emplois créés en trois ans

Un an après le lancement officiel sur le Seca 1998 du projet "Amiens, ville des centres d'appels", les responsables de la promotion des activités de téléservices au sein de la capitale picarde tirent un premier bilan de leur action.

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« Le marché des centres d'appels est un marché d'offres. Il nous fallait donc faire une proposition sous forme packagée. Mais nous partions de rien : Amiens ne disposait ni de sièges tertiaires, ni d'infrastructure immobilière comme à Poitiers, ni du statut d'une capitale régionale parce que située entre Paris et Lille », explique Joël Perron, directeur de Sup Média Com et d'Innovation développement économique, guichet unique regroupant les collectivités locales d'Amiens et avoisinantes. Un an après le lancement sur orbite du programme "Amiens, ville des centres d'appels", quel bilan peut-on dresser ? Entre 1998 et le début 1999, trois plateaux ont été installés. Intra Call Center est passé de 10 à 165 personnes et espère en employer 250 fin 1999. Kertel devrait annoncer des effectifs de 200 salariés courant 1999. Vodafone a ouvert un plateau de 200 personnes début mars 1999 et devrait recruter 200 autres conseillers d'ici la fin de l'année. « Chacune de ces trois entreprises dispose d'un potentiel d'extension de 1 000 m2 », souligne Joël Perron. Outre ces trois premiers plateaux, Amiens accueille quatre centres. Wanadoo, la Caisse d'Epargne, le Crédit Agricole et la SNCF ont ainsi rejoint le pôle d'activité de leur propre initiative, sans que ce dernier ait cherché à les prospecter directement.

8 500 m2 supplémentaires


En matière immobilière, d'ici la fin de l'année 1999, ce sont 8 500 m2 supplémentaires qui devraient être rendus disponibles, et ce, dans un contexte conceptuel de "quartier centres d'appels" : proximité d'un guichet de La Poste, d'un centre commercial, d'un centre de police, d'une crèche. Amiens revendique en effet une dizaine d'entreprises qui seraient en phase de prospection pour l'implantation de leurs centres d'appels. « Si nous voulons promouvoir cette activité à sa juste échelle, il nous faut être en mesure d'accueillir correctement les entreprises et leurs salariés. Ces métiers emploient beaucoup de femmes jeunes, il nous semblait donc indispensable de leur proposer un lieu d'accueil pour les tout jeunes enfants », précise Joël Perron. Amiens, qui oriente aujourd'hui ses recherches vers les centres d'appels paneuropéens, entend par ailleurs créer, à échéance 2000, trois ou quatre nouvelles grandes plates-formes. Ceci, dans une contexte général de politique de prix très agressive : entre 200 et 400 francs le m2 annuel. Pour ce qui est des ressources humaines, Amiens affirme avoir formé, via son centre Sup Média Com, 450 personnes entre 1998 et 1999. « Gilles de Robien nous avait fixé un objectif de 1 500 emplois en trois ans. Nous sommes sur la bonne voie », note Joël Perron. Les personnels sont recrutés par un guichet unique relevant du plan local d'insertion et de la mission locale pour l'emploi. Des profils variés, allant du bac moins au bac + 5. «Les bac-bac + 2 sont plutôt recrutés localement, mais il nous arrive d'aller rechercher des talents partout en France. L'entreprise expose ses besoins, et nous prospectons », souligne Joël Perron. Les formations délivrées à Sup Média Com répondent à des besoins variés, auxquels on a fait correspondre des formules de sessions souples. Enfin, en matière d'offre de réseaux, les responsables du projet "Amiens, ville des centres d'appels" proposent aux entreprises des négociations avec les grands opérateurs nationaux pour pallier le surcoût tarifaire imposé à la province par rapport à Paris (l'Ile-de-France, "zone de tarification élargie" ou ZTE, bénéficie en effet d'avantages réels : un numéro 800 de Paris à Amiens coûtera par exemple un franc, le même de Paris à Paris reviendra à 60 centimes). « Nous travaillons à des remises sur le coût des télécoms à la minute et sur les réseaux », avance Joël Perron.

Un projet en trois dimensions


"Amiens, ville des centres d'appels" est un programme qui repose sur une offre triple : - Offre immobilière : 6 000 m2 disponibles équipés (électricité, réseau catégorie 5, climatisation, centrales d'accè...). - Offre de formation : création de Sup Média Com, pôle de formation consulaire mis en place dans le cadre de la Chambre de commerce et d'industrie d'Amiens. - Offre tarifaire sur les télécoms : négociation avec les grands opérateurs nationaux, haut-débit entre Londres et Paris.

Muriel Jaouën

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