"Allo CMU" fait la preuve de sa nécessité
Assurer à l'ensemble de la population résidant en France des droits à
l'assurance maladie obligatoire, ainsi qu'une couverture complémentaire
gratuite aux quatre millions de personnes dont les revenus sont inférieurs à 3
500 F par mois, telle est la finalité de la CMU (Couverture maladie
universelle), applicable depuis le 1er janvier 2000. Près de 10 % de la
population est concernée par cette mesure, qui prend toute sa signification
dans les secteurs optique et dentaire, particulièrement mal couverts par la
Sécurité Sociale. Le 0 800 555 222 remporte un succès révélateur de la
perplexité des assurés et des praticiens face à une mesure innovante mais
complexe. La plate-forme du ministère de l'Emploi et de la Solidarité est gérée
par Elucydée, en partenariat avec la Caisse nationale d'assurance maladie
(CNAM). 40 000 appels ont été recensés au cours des cinq premières semaines de
fonctionnement. En moyenne, 3 000 appels sont reçus quotidiennement sur un
matériel Nortel, intégrant les logiciels Conso+ d'Eneide. Devant ce flux de
demandes d'information, dix nouveaux opérateurs ont été recrutés et,
actuellement, 30 personnes répondent du lundi au vendredi, de 9h à 18h. 72 %
des appels concernent la couverture complémentaire. Les appelants s'interrogent
également sur les modalités de transfert vers la CMU de l'Aide médicale
gratuite (AMG) jusqu'alors gérée au niveau départemental. 9 % des questions
concernent les CPAM et ne peuvent être traitées par l'équipe d'écoutants.
L'accessibilité du numéro atteint le score de 94 %.
Une cellule B to B de cinq personnes
Depuis fin janvier, une cellule spécialisée
dotée de cinq écoutants est ouverte à l'attention des professionnels de santé
avec un numéro spécifique, le 0825 000 724. Environ 13 % des appels émanent de
médecins (surtout généralistes), pharmaciens et chirurgiens-dentistes. Peu au
fait des formalités à accomplir, il faut donc répondre à leurs questions
portant sur la portée des décrets, la nomenclature, les formalités à adresser
pour le tiers payant. D'ores et déjà se pose la question de la continuité de ce
service, au-delà de la date théorique de fermeture, le 30 mars prochain. Son
activité permettra de tirer des enseignements utiles à la mise en oeuvre de la
future plate-forme multimédia de la CNAM et à la modernisation du dispositif
Allo Sécu.