Aéroports de Paris : un peu de plomb dans les ailes du service clients
«Le système est par certains aspects contre-productif qualitativement et en
termes de volume. L'entreprise n'est pas culturellement dans une logique
commerciale. » Le propos a le mérite de la franchise. Chef de section service
au public gare sud et, à ce titre, responsable du central de "renseignements
téléphonés" d'Orly, Yves de Maximily reconnaît que des progrès peuvent être
faits dans la relation client d'Aéroports de Paris (ADP). Les "renseignements
téléphonés" se répartissent sur les deux aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle
et Orly. Orly où l'activité est elle-même distribuée sur les deux aérogares
d'Orly Sud et d'Orly Ouest. Quatre sites pour une même activité. ADP n'a
peut-être pas orienté ses choix dans le sens d'une rationalisation optimale. A
fortiori si l'on considère que, parallèlement aux renseignements téléphonés,
ADP, qui développe également une activité d'opérateur télécom, a mis en place
une structure d'accueil téléphonique dédiée à ses abonnés télécoms, le
"standard", qui ne traite que 10 000 appels par an. Aujourd'hui, le central
d'Orly regroupe au total onze postes, huit sur l'aérogare Sud et trois sur
l'aérogare Ouest. Sur le site Sud, en rythme standard, travaille un pool de
quatre-cinq personnes. Le plateau Ouest employant généralement deux agents.
Autre originalité de ce service : ses agents ne sont pas spécialisés, ils
travaillent également en "comptoir information" et en sonorisation sur les
aérogares d'Orly. « Toutes les deux heures, les agents quittent un poste pour
en retrouver un autre, explique Yves de Maximily. Mais, contrairement aux
procédures de Roissy et même d'Orly Ouest, les renseignements téléphonés à Orly
Sud sont prioritaires en cas de situation de crise. » Prioritaires sur le
comptoir information et la sonorisation. Cela signifie-t-il qu'en cas
d'incident, voire de crash, tous les pôles de renseignements d'ADP sur la gare
Orly Sud ferment leur porte pour permettre un renforcement maximal des équipes
au téléphone ? En cas de crise ou de grève, les onze postes du central sont
"armés". Mais, selon que l'on a à faire à une grève ou à un accident, le
dispositif n'est pas le même. Lors du crash du Concorde, les équipes chargées
de répondre au téléphone étaient constituées de bénévoles ADP et de personnels
Air France formés à intervenir dans ce type de situation.
60 000 appels mensuels pour Orly
Accessible de 6 à 24 heures tous les
jours de la semaine, le plateau répond aux demandes de renseignement portant
sur les vols arrivés, les vols programmés, mais aussi les services divers
proposés par ADP : parkings, restauration, objets trouvés... Soit quelque 60
000 appels par mois pour Orly. Tous en réception. Ou presque : il arrive que la
réponse à une question nécessite l'appel d'un service spécifique au sein d'ADP.
L'entreprise n'aurait-elle pas tout intérêt à optimiser l'outil téléphonique
pour exploiter la masse d'informations clients qui transite par ses aéroports
? En 2001, 22 millions de passagers auront transité par Orly et 45 millions
par Roissy. « Quelle offre pourrions-nous proposer ? Nous sommes un lieu de
transit, ce sont les compagnies aériennes qui vendent... », affirme Yves de
Maximily. Pas de normes positives de productivité. Le seul cadre en la matière
est d'ordre restrictif : le temps de latence minimal négocié entre deux appels
est de 15 secondes. Les renseignements téléphonés, à Orly, traitent quelque 60
000 appels mensuels et en perdent entre 20 et 30 %. Le responsable de
l'activité étant le premier à reconnaître que la qualité de service n'est pas «
au top ». « Premier problème : quand on appelle le service, on est obligé
d'écouter un disque durant une minute avant d'entrer en contact avec un agent.
Ce qui génère déjà un taux d'abandon de 12 %. Ensuite, je dois reconnaître
qu'il peut arriver que les téléphones sonnent dans le vide... », souligne le
responsable du service.