Adwords: peut-on référencer le mot-clé de son concurrent?
Avec plus de 65 % de parts de marché aux Etats-Unis et plus de 89 % en France en 2011
Nouvelle politique appliquée par Google France
Cette pratique était autrefois interdite par le moteur de recherche lui-même. Ainsi, un simple courrier adressé à Google France indiquant l'existence de droits privatifs permettait d'interdire à tout tiers de les réserver. Mais depuis Google a changé sa politique française, afin de l'aligner sur celle des pays anglo-saxons. Depuis le 1er septembre 2010, Google refuse donc de répondre à toute réclamation liée à la réservation d'un signe distinctif d'un tiers en tant que mot-clé.
Face aux tribunaux
Concomitamment, les tribunaux ont été amenés à se prononcer sur cette question. Ainsi, la Cour de justice de l'Union européenne a reconnu la légalité de la pratique des liens commerciaux en précisant que l'on pouvait référencer la marque d'un concurrent dans la mesure où l'apparition des liens commerciaux n'engendrait pas de confusion quant à l'origine des produits proposés. La Cour a réaffirmé par là le principe selon lequel la contrefaçon nécessite une atteinte à la fonction essentielle de la marque, à savoir garantir au consommateur l'identité d'origine du produit ou du service marqué en lui permettant de le distinguer de ceux qui ont une autre provenance. La Cour de cassation
Attention aux risques d'accusation de contrefaçon
Par ailleurs, si le mot-clé, marque d'un tiers, peut être réservé via AdWords, le fait de faire figurer la marque au sein de votre lien commercial est, quant à lui, considéré comme un acte de contrefaçon. En revanche, si cette accusation peut être écartée à certaines conditions, des décisions récentes ont condamné cette pratique sur le terrain de la concurrence déloyale
Ce sujet fera certainement l'objet d'évolutions très rapides qui conditionneront demain l'usage d' AdWords, en attendant que les technologies de l'information créent de nouveaux outils leur permettant de conserver leur longueur d'avance sur les tribunaux.
Par LUCIE CURTIT, avocate, cabinet Fidal