39 39 : une base de connaissances musclée pour un service public “high tech”
Suite à un appel d'offres en mai 2003, dix-huit réponses ont été qualifiées
et nous avons remporté la compétition », raconte Eric Traube, directeur du
développement de Phone Marketing. L'outsourceur, choisi pour mener la campagne
du 39 39, pour les trois ans à venir, dispose au total de 700 positions de
travail basées à Levallois, Courbevoie, Lyon et Marseille. L'ambitieux projet
du 39 39, qui vient d'entrer dans sa phase de généralisation à l'ensemble du
territoire, était de longue date dans les cartons. « Nous avons constaté qu'il
existait une très forte demande, en matière de renseignement administratif, qui
s'exprimait déjà auprès des centres d'appels existants. Avant le 39 39,
l'offre, pour répondre à ce besoin, était multiple, complexe et parfois
insuffisante », explique Pierre Clavreuil, directeur de la mission 39 39. Les
exemples de collectivités saturées par des appels à vocation de renseignement
administratif sont nombreux. La préfecture des Bouches-du-Rhône, par exemple,
reçoit près d'un million d'appels par an. « Il fallait rationaliser, faire un
outil simple et qui réponde au plus grand nombre », souligne Pierre
Clavreuil.
Expérimentation lyonnaise
C'est Lyon qui
sera choisie pour ouvrir le bal. La région, en phase d'expérimentation, reçoit
sur le numéro unique entre 6 000 et 25 000 appels mensuels. « L'une des clés du
centre réside dans la base de connaissances qui va permettre au téléconseiller
de trouver la réponse adéquate. Cette base de connaissances est constituée de
fiches venant de la Documentation française et des Cira (Centre
interministériel de renseignement administratif) ainsi que d'une base
d'orientation constituée grâce aux préfectures et aux extranets », explique
Eric Traube. Quant aux objectifs qualitatifs poursuivis ? « Le but est de
répondre en moins de trois minutes à 80 % des questions. En amont, nous avons
travaillé intensément sur la base de connaissances et sur la formation des
téléconseillers. En fait, 70 à 80 % des questions font partie d'un top 20 de
questions revenant systématiquement », explique Eric Traube. Un vécu qui montre
qu'en matière de renseignement administratif aussi, le sacro-saint principe des
20/80 semble fiable ! « Ce qui est important pour nous, c'est de nous faire
l'écho des difficultés rencontrées par les téléopérateurs et remontées par
notre prestataire », explique Pierre Clavreuil. D'un point de vue pratique, la
base de connaissances donne le choix à trois accès possibles : les questions
les plus fréquemment posées, un accès hiérarchique par domaine de compétences
(armée, famille…), ou un accès par mots clés. « Nous avons voulu réaliser un
outil qui permette, à partir d'un instrument simple tel que le téléphone, de
disposer d'une base de données très complexe. Le coût du déplacement d'une
personne dans un service public est évalué à environ 7 euros. Par le biais du
39 39, le citoyen a accès à l'information pour 0,12 centime d'euro par minute
depuis un poste fixe », explique Pierre Clavreuil.
Aménagement du territoire
Autre préoccupation dans le projet 39 39, celle de la
valorisation du territoire français. « Nous avions la taille critique pour
réaliser ce type de prestations. Nous étions bien placés au niveau du prix et
nous n'avions pas de centre off-shore », explique Eric Traube. Une préférence
aux prestataires franco-français qu'assume complètement l'administration. Autre
argument de poids, celui de l'aménagement du territoire et de l'égalité face à
la délivrance de l'information. « Le centre de contacts représente un bel outil
d'aménagement du territoire. Il permet de disposer d'informations fiables
partout en France, y compris dans les zones rurales », souligne Pierre
Clavreuil. Le 39 39, qui représente 5 millions d'euros de budget par an sur
trois ans, emploie une centaine de téléconseillers sur un plateau de Phone
Marketing, à Levallois.