2002 : mini croissance, maxi prudence
Cette cinquième édition de l'étude de Cesmo Consulting sur le "Marché des
centres de contacts en France" fait "le point sur la demande réelle des
entreprises utilisatrices de centres de contacts face à une offre en pleine
reconfiguration" et délivre un panorama des grandes tendances du marché. Pour
ce faire, elle s'appuie sur une analyse qualitative, avec des rencontres auprès
de 49 "offreurs" de produits et services technologiques et autant
d'utilisateurs, ainsi que sur une analyse quantitative, basée sur 1 700 centres
d'appels référencés. Première tendance : les croissances à deux chiffres sont
révolues. Le cabinet d'études estimant à 768 ME le CA du secteur (hors
outsourcing et coûts télécoms) en 2002. Une augmentation de 2,7 %, contre 10,5
% constatés en 2001. Un résultat qui devrait se confirmer en 2003. Faute de
donner une tendance chiffrée des projets d'investissements technologiques des
entreprises pour l'année à venir, le cabinet d'études en offre la répartition.
Un marché qui tend à privilégier les solutions de CTI (25 %). Ou encore, celles
de gestion des mails (14 %) qui, en 2002, auraient représenté 5,5 % du volume
total des contacts clients. Un canal considéré comme une "source d'économie"
par 70 % des responsables de sites. Le téléphone occupe toujours la première
place avec 82 % des contacts traités. Autre tendance analysée par Cesmo, la
faible demande concernant les technologies de web call center. Seules 12 % des
entreprises interrogées songeraient à investir dans un outil de chat. Alors que
25 % d'entre elles ont déjà investi dans du call-back et que 20 % se disent
prêtes à le faire à long terme. Les entreprises sont à la recherche d'une plus
grande automatisation de leurs centres de contacts. Notamment avec "l'adoption
massive du standard Voice XML", note le cabinet. Enfin, corollaire au
développement des solutions CRM, l'apparition de nouveaux services, comme les
SMS et SMS + (messages surtaxés). 25 % des entreprises envisagent d'utiliser
les SMS + pour en faire un outil de rentabilité financière. Un chiffre à mettre
en perspective avec les intentions réelles d'équipement à moyen terme des
sociétés (12 %). L'année 2002 est faite de "pragmatisme et de prudence
systématique des entreprises", dus aux investissements technologiques réalisés
en 2001 et au "faible niveau de ROI constaté des solutions multicanal", conclut
le cabinet. Une attitude que l'on retrouve dans la gestion des ressources
humaines. Même si celle-ci n'a pas connu de "révolution profonde" (sic). Ce
sont toujours les femmes de moins de 30 ans qui font les beaux jours de la
profession. Plus de 80 % des salariés disposent d'une formation supérieure au
bac avec un intérêt particulier des entreprises pour les filières BTS (bac +
2). Cesmo note sur 2002 une forte mobilisation des acteurs du marché pour la
reconnaissance de la profession avec, entre autres, "la rédaction de la norme
Afnor". Seul le manque de formations diplômantes freinerait cette
reconnaissance. Mais, rentabilité oblige, même en interne, les entreprises
"hésitent encore trop souvent à investir dans une formation longue et donc
coûteuse". En découlent des rémunérations peu attractives. 75 % des conseillers
de clientèle hexagonaux gagneraient moins de 1 150 € net par mois. Toujours
face à la notion de profitabilité de leur activité de centres d'appels, les
entreprises commenceraient à s'intéresser à la notion de "centres de contacts
informels". A savoir : une participation collective des salariés à la gestion
des contacts clients.