« Ouvrir notre offre au multicanal »
Toujours aussi peu prolixe, "l'opérateur de services" intègre le canal Internet à son offre de gestion des contacts. Les directeur et directeur adjoint de l'Unité d'Affaires Solutions de Relation Client de FT reviennent sur cette nouvelle offre et sur les axes de travail pour l'année 2003.
Les efforts de France Télécom semblent porter sur la réduction de la dette (68 Md€). Qu'impliquent-ils pour vous ?
Didier Dillard
: Il est évident que tous les efforts de France Télécom ne portent pas sur la
réduction de la dette. En ce qui concerne l'Unité, nos efforts portent d'abord
sur le développement de solutions permettant aux entreprises de mieux
communiquer et interagir avec leurs clients. La dette, c'est effectivement un
problème pour France Télécom, mais ce n'est pas le problème d'un service
opérationnel comme le nôtre.
Quelle est la part de votre activité dans le chiffre d'affaires 2002 du groupe (46,6 Md€)?
D. D : Notre
activité, constituée des numéros spéciaux et de services complémentaires de
gestion de contacts clients, est en croissance. Elle représente plusieurs
centaines de millions d'euros de CA.
Et votre part de marché ?
D. D : Sur les numéros spéciaux, nous sommes leader avec plus de
70 % de PDM. Notre ambition est de compléter nos offres par des services à
valeur ajoutée de type centres d'appels virtuels. Ils sont plus récents sur un
marché qui n'est pas encore structuré, puisque la grande majorité des
entreprises n'utilisent pas ce type de solutions ou décident d'acquérir leur
propre équipement. Sur la part des entreprises qui font appel à des
fournisseurs de services, nous avons aussi une position de quasi-leader.
Combien revendiquez-vous de clients sur l'ensemble de votre offre de services ?
D. D : Nous revendiquons une quarantaine de clients,
comme la BNP, la Société Générale, La Redoute, Quelle, 3 Suisses, Air France,
Nouvelles Frontières... Evidemment, nos solutions sont aussi utilisées en
interne, par Orange par exemple. Ce qui n'était pas forcément acquis. Patrice
Millet : Aujourd'hui, Orange est le plus gros centre d'appels virtuels en
France. Le secteur public est aussi entrain de monter.
Quelle est votre stratégie pour adresser le marché ?
D. D : Notre stratégie
repose sur deux axes. Le premier est d'améliorer tout ce qui peut se faire
autour des services d'accueil téléphonique et de centres d'appels virtuels.
Aujourd'hui, la majorité des contacts des entreprises viennent du canal
téléphonique. La technologie permet d'améliorer l'offre en distinguant ce qui
peut être traité en automatique ou par un opérateur humain. Pour nous, il
existe une complémentarité évidente entre ces deux modes. Le deuxième axe
important de notre stratégie, c'est d'ouvrir notre offre au multicanal. A
commencer par Internet. Dans notre domaine, le développement de l'ADSL est un
facteur important.
Quelle solution allez-vous proposer ?
P. M : Nous travaillons à proposer une solution complètement
intégrée : Contact Multicanal. Mais, avant de passer au multicanal, les
entreprises viennent nous voir pour résoudre leur problématique vocale. Même si
elles sont dans une démarche multicanal structurée dans le temps, elles passent
par une étape de gestion de la voix.
Quelles sont les principales fonctionnalités de cette solution ?
P. M : Cette nouvelle offre va
permettre aux entreprises de gérer de manière intégrée la voix, le mail, le
chat, le call bac... L'entreprise utilise la même solution pour traiter tous
types d'interaction avec un seul écran utilisateur, une seule administration et
un ensemble cohérent de statistiques. D. D : Ou encore les règles de routage et
de distribution sur les sites de l'entreprise. Cela ne veut pas dire que
l'entreprise doit avoir une organisation multicanal. Notre solution permet de
les accompagner dans leur évolution.
Combien coûte-t-elle ?
D. D : Il n'y a pas de prix générique. La plus grande partie de
nos coûts sont à l'usage, même s'il existe des coûts fixes. Pour l'aspect
téléphonique, beaucoup d'entreprises utilisent des numéros de type Indigo,
voire Audiotel - un peu surtaxés à l'appelant -, ce qui leur permet de prendre
en compte tout ou partie du coût de la solution surtaxée. Ce modèle n'existe
pas encore pour Internet.
Quels sont vos objectifs de commercialisation ?
D. D : Notre priorité est plus forte sur les
solutions voix puisque nous comptons multiplier par cinq notre parc clients.
Aujourd'hui, nos objectifs sont d'accompagner nos clients dans leur évolution.
Mais l'objectif n'est pas de placer des dizaines de services multicanal.