Maxime Didier (CEO de Comdata Group) : "Nous voulons aller plus loin dans le métier de nos clients avec une approche de multi-spécialiste"
Publié par CHRISTINE MONTFORT le - mis à jour à
Quelques mois après son arrivée à la direction générale de Comdata Group, Maxime Didier a bouclé l'opération sur la structure du capital. Il détaille la suite de sa feuille de route et la manière dont ce groupe spécialiste du customer management va continuer à dérouler son plan stratégique.
Dans quelle mesure le renforcement du capital, finalisé début juin, va-t-il permettre à Comdata Group de se concentrer sur le développement ?
Le renforcement de la structure capitalistique avait été lancé avant que le conseil d'administration me confie la responsabilité de l'ensemble du groupe, en octobre 2020. La direction a augmenté sa participation minoritaire à 40 %, avec 50 managers clés qui participent désormais à la structure du capital, aux côtés de Carlyle. Cette opération a permis de renforcer le bilan, de diminuer la dette et de remettre de la puissance dans l'organisation. Comdata peut désormais se mettre dans une double dynamique de croissance organique avec une structure managériale consolidée dans une attitude très entrepreneuriale et de croissance externe, avec la capacité à répondre rapidement aux opportunités qui pourraient se présenter.
Quels seront les axes privilégiés ?
Ma priorité consiste maintenant à valoriser les spécificités de Comdata et à renforcer sa capacité de prescription autour des services de Customer Management (BPO), qui vont bien au-delà de l'activité traditionnelle des centres d'appels. Le groupe peut aujourd'hui capitaliser sur de nombreuses références et un savoir-faire qui combine des outils, mais aussi des briques de conseil - par exemple avec Colorado qui a rejoint le groupe il y a cinq ans - et d'intelligence. Grâce à 300 ingénieurs répartis dans nos différentes entités, le groupe a aussi une importante force de frappe pour construire des outils d'expérience client. Sur la partie exécution, qui représente quelque 80 % de notre chiffre d'affaires, nous pouvons faire valoir les atouts de notre modèle hybride, qui allie une plateforme unifiée multi-pays et une approche locale. Ce modèle " glocal " assumé et assez atypique nous permet d'avoir un centre de gravité assez bas. Les managers ont aussi le bon degré d'autonomie pour être à l'intersection des besoins des clients et des collaborateurs. Cette organisation simple qui donne des responsabilités est intéressante pour nos managers et pour attirer les talents.
Cette approche vous permettra-t-elle d'aborder de nouveaux secteurs d'activité ?
Il y a beaucoup de services à proposer à la banque-finance ou l'assurance, qui sont des secteurs très disruptés et qui ont jusqu'à présent eu moins recours que d'autres aux outsourceurs. Nous visons aussi des secteurs en pleine évolution, par exemple l'automobile qui évolue vers le sujet plus global du transport avec l'autonomie croissante des véhicules. Le modèle des constructeurs avec un réseau de concessionnaires est très challengé. Ces marques vont de plus en plus avoir besoin de parler directement au client et pas à un intermédiaire... Des recrutements vont prochainement nous donner les moyens d'aller plus loin dans le métier de nos clients avec une approche de multi-spécialiste pour renforcer les points de valeur et de différenciation, passer avec eux d'une discussion sur les moyens à une discussion sur les besoins. La brique de conseil nous aide énormément dans l'évolution de notre positionnement.