Votre conseiller bancaire va-t-il être ubérisé ?
Publié par Brand Voice le - mis à jour à
Le projet de la Caisse d'Épargne risque-t-il de favoriser un fonctionnement "ubérisé" en remplaçant ses chargés de clientèle par des conseillers indépendants locaux ? Il s'agit d'une première en France, qui devrait être mise à l'essai, vers la fin mai, dans 3 agences. Pour en savoir plus...
Le projet et ses précisions
C'est sous l'appellation "Banquier et Entrepreneur" qu'a été présenté ce projet en janvier dernier, au Conseil social et économique de la Caisse d'Épargne Bretagne-Pays de Loire (CEBPL). Les conseillers indépendants locaux (CIL) seraient non salariés par la banque, mais chargés par cette dernière de distribuer ses produits et de répondre au suivi des projets des clients actuels, tout en recrutant de nouveaux clients. Ils profiteraient également d'une rémunération à la commission, s'ils rencontrent certains critères visés. Le but visé par ce projet consiste à étudier les réactions de la clientèle face à cette nouvelle expérimentation. De leur côté, les syndicats du domaine bancaire y sont déjà unanimement hostiles. Le site Moneyvox fournit plusieurs informations d'intérêt sur ce sujet.
Quelle est la motivation de la Caisse d'Épargne à tenter cette expérience ?
Il semblerait que la Caisse d'Épargne considère le recours aux conseillers indépendants locaux comme une solution à la désertification de certaines agences bancaires. En se basant sur le scénario d'une caisse régionale aux prises avec une baisse de son chiffre d'affaires, la Caisse d'Épargne a tenu à illustrer les conséquences d'une banque "qui peine à maintenir son réseau d'agences en l'état", en particulier dans une zone rurale. Elle explique, dans un document d'étude, que cette baisse peut découler de plusieurs facteurs :
Quant aux fonds de commerce, même s'ils demeurent à court terme assez rentables, ils ont tendance à ne plus se renouveler.
Des problèmes concrets à envisager
À cause du mode de rémunération particulier des CIL, le risque demeure que ceux-ci deviennent des "vendeurs" de produits bancaires plutôt que de véritables conseillers auprès des clients. Quant au secret bancaire, il pourrait être menacé puisque les conseillers indépendants auraient accès à des données confidentielles détenues par l'établissement. Quant aux salariés actuels, ils craignent pour leur emploi à la banque et leur préoccupation est légitime.
Pour toutes ces raisons, il est logique de se demander si ce projet ne va pas présenter des similitudes avec le travail d'un chauffeur Uber, qui dépend entièrement des entrées apportées par la plateforme et devient à la merci d'une fluctuation de sa commission.