Le Web en questions
Le Web est-il l'avenir du call center ? Sans doute, si l'on en croit à la
fois les études à tendance prospective, qui prévoient des taux de croissance
conséquents pour les web call centers dans les années à venir, et les discours
logiquement optimistes des fournisseurs de solutions, toutes plus "e" et plus
globales les unes que les autres. Car, c'est vrai, le mouvement vers le "centre
de contacts multimédias", selon l'expression désormais courante, paraît
inéluctable. La convergence des différents canaux et modes de communication
vers un point unique de gestion de la relation client est non seulement en
marche, mais correspond à une réelle utilité pour les entreprises et le
consommateur d'aujourd'hui. Ou, peut-être de manière plus précise et réaliste,
de l'internaute averti. Et non seulement averti, mais aussi équipé
technologiquement de manière avancée. Ce qui, tout compte fait et dans le
domaine du grand public, ne représente encore qu'une faible partie de la
population... Il est clair que les technologies en la matière progressent à la
vitesse grand V et que chaque jour voit apparaître de nouvelles possibilités,
parfois encore insoupçonnées il y a peu. Ce qui amène à se poser plusieurs
questions. Ces avancées technologiques ne sont-elles pas, justement, un peu
trop en avance ? Sont-elles actuellement en réelle adéquation avec les besoins
des uns et des autres ? Certaines entreprises d'ailleurs faisant déjà machine
arrière sur des fonctionnalités que leurs clients n'utilisent pas. Faut-il donc
installer d'emblée des solutions encore aujourd'hui surdimensionnées ? Ou bien
faut-il progresser par étapes en suivant le rythme de ses clients ? Un choix
pour lequel militent la relative jeunesse de la plupart des installations
actuelles et le poids des investissements nécessaires à une véritable et totale
orientation web. Mais la question de fond qui se pose est de savoir s'il
n'existe pas un risque de voir, via la problématique Web, la technologie
prendre le pas sur la stratégie. Les implications, autres que financières -
c'est-à-dire en matière d'organisation, de ressources humaines... - sont telles
qu'il est plus que nécessaire de déterminer très précisément les tenants et
aboutissants de sa stratégie de GRC, avant de passer à la phase d'équipement.
Ce qui, apparemment, n'a pas toujours été le cas...