B2S s'offre Hays Ceritex
Finalement, Hays Ceritex a trouvé preneur. Le 27 juin dernier, la filiale
du groupe britannique Hays a été rachetée par B2S. Elle devient B2S-Ceritex.
Selon la rumeur, le montant de la transaction avoisinerait les 15 millions
d'euros. Un chiffre non confirmé par les parties en présence. L'investissement
est important pour une société dont le chiffre d'affaires 2002-2003 atteint 25
millions d'euros. « Il s'est effectué en fonds propres et en endettement »,
précise Maxime Didier, le Pd-g de B2S. Difficile de connaître les modalités
financières de l'opération. Seule indication, le ratio endettement sur fonds
propres de la société est inférieur à 35 %. « La situation financière du groupe
est saine », rappelle son dirigeant. Pourtant, comme le souligne un concurrent,
« c'est rare pour quelqu'un censé faire de bons résultats de ne pas les
afficher ». La transparence financière n'est pas le fort de l'outsourcer ces
derniers temps. Et le concurrent de poursuivre : « Ceci dit, la démarche est
courageuse. Elle dénote un certain dynamisme. »
Une intégration à grande vitesse
Du dynamisme, B2S n'en manque pas. Ne serait-ce que
dans le rythme d'intégration de Ceritex. Une unification menée tambours
battants. « Fin septembre, les business seront intégrés, estime Maxime Didier.
C'est-à-dire que nos offres seront construites et que les équipes seront
partagées et en ordre de marche. » Une telle rapidité surprend. Elle découle
d'une « logique implacable », fruit d'une complémentarité métier entre les deux
structures. B2S réalise 70 % de son chiffre d'affaires sur des opérations de
prospection et de télévente alors que Ceritex n'est concernée qu'à hauteur de
20 % par ce type d'activités. A contrario, 80 % des résultats de cette dernière
sont imputables aux missions de fidélisation en réception d'appels. B2S ne
l'est, pour sa part, qu'à hauteur de 30 %. Côté techno, pas de problème non
plus. « Ceritex a une bonne tech-nologie », indique le dirigeant. Outre cette
complémentarité de bon ton, le rachat tient avant tout de la vision
stratégique. Un regard manichéen sur l'évolution du marché de l'outsourcing en
France. D'un côté, les prestataires de services aux capacités de production
suffisantes pour séduire les donneurs d'ordres. La fameuse “taille critique”
assurant visibilité et légitimité. De l'autre une kirielle d'outsourcers de
petite taille positionnés sur des prestations de niche. Avec le pari que les
donneurs d'ordres les délaisseront au profit de structures plus compétitives. «
Le recours à l'outsourcing est une tendance de fonds, juge Maxime Didier. Les
sociétés de 20 à 50 millions d'euros auront du mal à s'imposer. »
Le “Poulidor” du marché
Selon lui seuls deux ou trois
leaders se partageront, à terme, l'essentiel du gâteau. Son ambition est, bien
entendu, de s'en servir une part significative. Depuis l'acquisition du numéro
4 du secteur (voir Top 60 des outsourcers 2001, Centres d'Appels n° 38,
septembre 2002), L'outsourcer peut revendiquer la deuxième place du marché en
nombre de positions de travail. Dans cette nouvelle configuration (voir
encadré), « notre ambition est d'offrir une alternative aux donneurs d'ordres
et d'occuper durablement la deuxième place du marché », confie le responsable.
Noos sur le départ
Son groupe pèse 90 millions d'euros
de chiffre d'affaires consolidé. C'est le prévisionnel qu'il annonce pour son
année comptable 2002-2003. Logiquement, il peut justifier de 95 millions
d'euros de revenus cumulés sur cette même période (70 ME pour Ceritex, 25 ME
pour B2S). Mais il anticipe des défections dans son nouveau portefeuille
clients. Comme celle de Noos. Le cablô-opérateur, en pleine rationalisation de
ses coûts, doit se séparer définitivement de son partenaire dans les prochains
mois. Il a déjà opéré un rééquilibrage de ses flux d'appels en confiant 35 % de
son support technique à la Société Tunisienne de Télémarke-ting, filiale de
Teleperformance. Jusqu'ici, Ceritex en avait l'entière responsabilité. Un site,
Le Mans, avec près de 600 personnes lui était entièrement dédié. « Le départ de
Noos n'est pas une surprise. Nous essaierons de compenser le sureffectif par la
signature de nouveaux contrats, indique succinctement Maxime Didier. Nous
sommes confiants. Nous avons les hommes et la structure financière pour aller
au bout. »